Une situation catastrophique
Tout au long de l’année, je me suis rendu de temps en temps à Porte de la Chapelle dans le nord de Paris pour aller aux bureaux d’Unis-Cité chez qui je travaillais. Et c’est à quelques encablures que se trouvait le centre d’accueil pour migrants qui a tellement fait couler d’encre ces derniers temps (à l’époque on était en 2017). Il faut dire que la situation a proximité du centre est édifiante. Révoltante même. Des centaines de migrants s’entassent sous les ponts au mieux dans des tentes ou au pire sur des bouts de carton en attendant, parfois plusieurs semaines, d’avoir une place pour rentrer et avancer dans leurs démarches.
Ouvert le 10 novembre 2016, le centre pour migrants est un projet d’Anne Hidalgo auquel l’Etat a apporté son soutien financier. Composé d’un lieu d’accueil, baptisé la Bulle, et d’un ancien entrepôt de la SNCF qui abrite 8 villages, soit 400 lits, il est présenté comme un centre de transit, réservé aux hommes majeurs et célibataires. Le but est d’assurer les besoins vitaux des migrants et de les informer sur leurs démarches pour demander l’asile. Ils seront ensuite orientés vers des Centres d’accueil et d’orientation (CAO) et Centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), dans toute la France, laissant leurs places aux prochains arrivants.
Ne plus rester impassible
Je voulais vraiment faire quelque chose pour améliorer l’accueil de tous ces gens qui dorment dans la rue et qui passent leur journée à attendre une hypothétique entrée. Et du coup, je me suis inscrit sur la plateforme Benenova pour une mission de bénévolat auprès d’Utopia 56 qui travaille à améliorer les conditions de vie des migrants au quotidien. Sur place, l’association organise le stockage et la distribution des dons aux réfugiés et est également présente à l’extérieur pour gérer les files d’attente et accompagner les malades et les mineurs. En arrivant, j’ai été frappé par cet endroit immense où règne une ambiance vraiment particulière!
J’ai commencé par aller distribuer de la nourriture à des jeunes qui sont temporairement hébergés dans un foyer d’étudiants et puis, ensuite, j’ai participé à la distribution du repas du soir qui est gérée par les Restos du Coeur. Quelle claque de voir ces centaines de personnes s’agglutiner en file indienne pour attendre un peu de nourriture. Personnellement, j’ai trouvé ce moment très intense. Une belle occasion d’échanger avec les migrants pendant que la nourriture est distribuée. Ça bouge, ça pousse aussi mais l’ambiance est quand même très respectueuse et bon enfant.
On rigole, on se fait des blagues, on se tape dans les mains…un moment normal avec des gens normaux quoi ! Et ça fait du bien d’aller à la rencontre de ces fameux migrants dont on parle tellement, bien souvent sans les connaitre. En tout cas, j’ai envie d’être fier d’être français et de vivre dans un pays qui sait accueillir avec le minimum de dignité et de décence des gens qui ont parcouru des milliers de kilomètres. Et malheureusement, pour l’instant on est bien loin du compte, alors, en attendant d’une illusoire prise de conscience de nos dirigeants, il existe des associations comme Utopia 56 et elles ont toujours besoin d’un coup de main.