La désobéissance civile pour dire stop à la destruction du Vivant
Depuis le début du mouvement pour le climat, aussi bien en France qu’à lʼétranger, le principe de désobéissance civile a repris de lʼampleur. Cʼest une forme de résistance non violente qui affirme le refus dʼobéir à une loi injuste. Très ponctuelles, ces actions ont avant tout pour objectif dʼattirer lʼattention de lʼopinion publique et de créer un mouvement de masse. À noter que la désobéissance civile restant toutefois illégale, les personnes sʼinscrivant dans cette démarche sʼexposent au risque dʼaffrontement avec les forces de lʼordre et dʼencourir des poursuites judiciaires, en fonction des actions mises en place.
Ces derniers mois, les actions de blocage ont été particulièrement à lʼhonneur, que ce soit le blocage dʼun espace public, comme le 17 novembre 2018 avec le blocage des cinq principaux ponts de Londres par plusieurs milliers de participants, ou de lʼaccès à des bâtiments, comme le 19 avril 2019, journée pendant laquelle 200 personnes ont bloqué les accès aux tours de Total, EDF, Société générale ainsi que le ministère de la Transition écologique et Solidaire à la Défense.Né en octobre 2018 au Royaume-Uni, Extinction Rebellion est un mouvement mondial de désobéissance civile en lutte contre lʼeffondrement écologique et le réchauffement climatique qui a beaucoup fait parler de lui. En sept mois dʼactions symboliques et déterminées, il a réussi à faire voter lʼétat dʼurgence climatique par le parlement britannique suivi, quelques jours plus tard, par le parlement irlandais.
Une première expérience concluante
De mon côté, ma première expérience de désobéissance civile a eu lieu avec ANV-COP 21 et les Amis de la Terre pour “nettoyer” la Société Générale. L’objectif : dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles, accompagné de plus de 900 personnes équipes d’éponges et de balais.
Je me suis donc retrouvé à 5h du matin dans un hangar dans le nord de Paris pour le briefing, retrouver mon groupe et un bon petit-déjeuner et nous sommes partis avec les premières lueurs du jour en direction de l’Opéra Garnier à côté duquel se trouve le bâtiment qui était visé. Ma mission : contrôler le trafic autour de la Société Général pour laisser passer le camion de l’ONG et ensuite me tenir au feu à l’angle des Galeries Lafayettes pour informer les passants de la nature de cette action. Car les missions sont variées pendant ces actions et tout le monde ne peut/doit pas être en première ligne au contact direct de la police. Et pourtant chaque rouage compte pour assurer le succès de la mobilisation. Au final, la journée a été riche en émotions avec une bonne équipe pour tenir bon malgré la pression de la police et le froid très présent.
Cette journée m’a donné envie de continuer à participer à des événements de cette nature tout en comprenant que finalement, la désobéissance est une action à utiliser parmi une palette large de possibilités et non pas une fin en soi. Car s’il faut absolument dire stop aux grandes organisations qui continuent de creuser le fossé écologique de notre société, il est au moins aussi important de sensibiliser le public le plus large possible pour réduire son empreinte ou encore de construire des alternatives qui deviendront la norme le plus rapidement possible à tous les niveaux.