Le boom des monnaies locales partout dans le monde
Depuis le temps que j’attendais ça ! Ça y est, le phénomène des monnaies locales arrive enfin à Paris. Excité comme un gamin, je suis allé échanger mes premières Pêches à la REcyclerie contre quelques euros et c’est tout fier que j’ai bu ma première bière payée en monnaie locale. Mais pas si vite, une monnaie locale, qu’est-ce que c’est ? En fait, si je voulais utiliser les mots justes je devrais dire “monnaie locale complémentaire” (MLC). Nombreuses au moyen-âge où les différentes villes pouvaient émettre leur propre monnaie, cette notion est vraiment apparue à l’époque de la crise de 1929. Et c’est en Autriche qu’a été menée la première expérience concluante de monnaie locale complémentaire avec le Wörgl qui a été mis en place pour pallier aux dérives engendrées par la crise financière de l’époque.
Aujourd’hui, plus de 2 500 systèmes de monnaie locale sont utilisés à travers le monde et vous avez sans doute entendu parler du Totnes Pound présenté par Rob Hopkins dans le film “Demain”. En France il en existe aujourd’hui plus de 40 qui circulent quotidiennement et 40 autres qui sont en cours d’élaboration.
Lutter contre la spéculation
Si l’impact de ces monnaies sur un pays est à relativiser, je trouve toutefois la démarche particulièrement intéressante au niveau local. Et ça tombe bien puisque c’est à cette échelle qu’elles entendent avoir de l’impact. Le principal avantage d’une monnaie locale ? Favoriser l’économie et les transactions locales. Autant d’argent en circulation majoritairement réinvesti sur le territoire, sans forcément avoir besoin de le convertir en euros. Dans un monde où tout s’accélère et où la finance devient complètement hors de contrôle, je trouve que nous avons besoin de concret et c’est particulièrement vrai pour les flux monétaires. C’est ce que permet les monnaies locales. La spéculation est remise en question et les pratiques éco-responsables sont encouragées pour retisser des liens de confiance entre particuliers, commerçants et entreprises.
À Paris, ça commence à peine mais je suis confiant dans l’envie des commerçants et des citoyens de participer à l’essor de ce moyen de paiement qui permet d’ancrer à nouveau l’individu sur son territoire. Une belle initiative que j’attendais depuis longtemps et à laquelle je souhaite longue vie en espérant que ce type d’échange devienne une nouvelle norme et que ces drôles de billets prennent une place de choix de nos portefeuilles.