300 milliards pneus par an dans le monde
Un pneu contient environ 200 matériaux différents (élastomères, plastiques, aciers, textiles, éléments chimiques) assemblés selon un processus complexe et coûteux en énergie. On en produit 300 milliards par an dans le monde. Depuis 2003, une réglementation européenne interdit leur mise en décharge, et oblige les vendeurs à récupérer les pneus usés. Les PUR (pneus usagés réutilisables) sont alors rechapés pour rouler à nouveau.
J’habite en montagne, et la question des pneus est cruciale. Or c’est un déchet volumineux, et c’est en regardant tous ces pneus qui s’accumulent à la déchèterie que je me suis dit : quel gâchis de matière ! Je n’ignorais pas qu’il existe des pneus rechapés, mais leur mauvaise réputation ne m’avait pas donné envie d’en acheter jusqu’à ce que je m’intéresse de plus près à la filière du recyclage.
Je vis en Vercors, un territoire péri-urbain montagneux qui fait la part belle aux routes sinueuses et dénivelées. En 2015, j’ai fait le choix d’un véhicule électrique d’occasion, suffisamment grand néanmoins pour que mon compagnon, grand et large, s’y sente beaucoup mieux que dans la minuscule Zoé : un Kangoo. Lourd par sa carcasse et ses batteries de première génération, 80km d’autonomie, soit 100% de mes déplacements quotidiens (très largement). Il nous est arrivé parfois de pratiquer avec le slow tourisme : on gagne des campings sympathiques non loin les uns des autres, histoire d’explorer tranquillement le terroir, avec nuits dans le kangoo, après installation d’un matelas gonflable. Inoubliable, économique, écoresponsable.
Redonner une autre vie aux pneus usagés
J’ai visité le site Aliapur, qui donne de nombreuses précisions sur la valorisation des pneus usagés. Ça m’a un peu rassurée de voir que les vieux pneus ne servent pas qu’à réchauffer les grévistes ou les agriculteurs en colère, au mépris des particules fines et des quantités de GES que ça envoie dans l’atmosphère. Je me suis donc mise à me soucier du devenir de mes vieux pneus, en interrogeant mon garagiste.
Soucieuse de mon impact écologique et souhaitant réduire mes déchets au maximum, j’ai insisté, au début, auprès de notre garagiste pour qu’il me procure des pneus rechapés. Il n’était pas chaud. J’ai affirmé vouloir tenter l’expérience, et qu’il en bénéficierait aussi, dans ses conseils aux clients (puisque son discours versait, comme le mien, du côté de la lutte contre le gaspillage). Bien m’en a pris ! Les pneus de type “contact” (indispensables en cas de neige) ont tenu 4 saisons, en dépit du poids du véhicule. À noter : je roule peu (8 000km par an). Tenue de route impeccable (facilitée par le poids du véhicule, les batteries le maintiennent stable), pas de surprise au freinage (je précise que l’on se sert peu des freins avec un VE, puisqu’il recharge au frein moteur, largement privilégié car très puissant), même sur nos routes.
Bien évidemment, les pneus sont un élément essentiel pour la sécurité de vos trajets donc achetez et faites installez vos pneus auprès de professionnels qualifiés. Si jamais vous faites beaucoup de route, la pneus rechapés ne sont peut-être pas la meilleure alternative donc n’hésitez pas à demander conseil à votre garagiste de confiance même s’il existe des certifications pour garantir la qualité des pneus rechapés.
En effet, j’ai découvert qu’il existe depuis 2012 un label européen du pneu, qui concerne tous les pneus (qu’ils soient neufs ou rechapés). Ce label offre un classement selon 2 critères : l’impact environnemental (en fonction de la consommation de carburant et des émissions de CO2 lié à la fabrication) et la sécurité (tenue de route, particulièrement sous la pluie). Depuis, je n’hésite plus à défendre mes pneus rechapés, choisis en optimisant la sécurité (indispensable en montagne, notamment sur la neige) et l’environnement.