Changer son monde ET changer le monde
En quelques mots !

Les individus peuvent contribuer à près de la moitié de l’effort climatique à réaliser

L’échelle individuelle est l’étincelle des changements systémiques

Proposer de nouveaux récits pour donner envie aux autres de nous rejoindre

La maison brûle et nous restons à l’intérieur

Comment continuer à se regarder dans le miroir le matin et être fier de notre destin commun sur Terre en ce moment ? Comment, en tant qu’humanité, se féliciter du bilan absolument catastrophique que dressent des scientifiques toujours plus nombreux ?

Des centaines de millions de personnes vivent dans des conditions déplorables avec seulement quelques euros par jour pendant que quelques dizaines de personnes possèdent la moitié des richesses mondiales. Les habitants de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie sont tantôt les pieds dans l’eau, tantôt à réparer les toits qui viennent de s’envoler ou à fuir les forêts qui prennent feu à quelques centaines de mètres de chez.

Nous occidentaux, avons organisé tout un système d’ultra-consommation pour notre « bien-être » et, nos trains de vie ici, malgré des inégalités toujours plus criantes, impactent la vie de ceux qui peuplent les usines du monde. Dans ce contexte, abreuvés de plus en plus d’images, d’interviews, de documentaires, d’études, comment continuer à vivre en préférant regarder ailleurs ?

L’éco-citoyen : l’étincelle du changement dans la société

Une bonne fois pour toute, oui, l’individu a un rôle à jouer dans la construction d’une société plus durable. Son action est nécessaire même si elle n’est pas suffisante tant qu’elle ne sera pas accompagnée par l’État et par les entreprises. Un constat qui vaut pour chacun de ces niveaux d’action. Aucune entité ne pourra, à elle-seule, inverser la tendance.

L’impact individuel a d’ailleurs été récemment mesuré par le cabinet Carbone 4 (dans l’étude intitulée « Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique ») et il est beaucoup moins insignifiant que ce qu’on aurait pu imaginer. Aussi incroyable que cela puisse paraître, chaque individu, par ses actions, a bel et bien le pouvoir de faire la moitié du chemin (45 % pour être exact) afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris, soit se limiter à 2 tonnes d’émission de CO2 par Français et par an d’ici 2050.

Sans compter le fait que l’action individuelle vient jouer le rôle d’étincelle pour initier des tendances collectives. Si les gouvernements et les entreprises modifient leurs politiques pour enfin favoriser le Vivant, c’est parce que les individus auront montré la voie à suivre.

Comment y arriver ? En dépassant notre seule condition de destructeurs. Non, nous ne sommes pas voués à passer le restant de notre vie à réduire au maximum notre empreinte écologique. L’être humain vaut mieux que ça. Et si nous devons, bien entendu, réapprendre à vivre légèrement, plus en harmonie avec les éco-systèmes, nous devons également oser avoir une empreinte positive en évitant tous les gâchis et en régénérant ce qui peut l’être. Tant au niveau social, en étant solidaire avec nos proches et les plus vulnérables, qu’au niveau écologique en contribuant à reverdir nos mondes. Terminé le tout béton, nous devons jardiner chaque parcelle en jachère, planter des arbres dès que possible et recréer les conditions de foisonnement de la biodiversité. Un rôle de créateur que nous pouvons expérimenter facilement en racontant notre parcours éco-citoyen à notre entourage puisque c’est le moyen le plus efficace pour semer la graine du changement autour de nous.

Plus de 365 raisons de passer à l’action avec ambition

Concrètement, l’important est de commencer par ce qui vous fait vraiment du bien que vous soyez passionné de bricolage, de mode, de cuisine ou même de technologie… car c’est en liant votre parcours éco-citoyen, dès le départ, avec la notion de bonheur, que vous arriverez à transformer vos habitudes en profondeur et surtout dans la durée ! Ensuite, c’est à vous de décider de votre prochaine étape : au travail ou avec vos enfants, dans votre école ou votre association, avec vos voisins ou vos amis, l’important est de sortir de sa zone de confort lentement mais sûrement et de prendre les défis l’un après l’autre. Même si vous avez une envie folle de vous y mettre, tout changer d’un coup risque d’être contreproductif car vous allez vous potentiellement « exploser en plein vol ».

Partir de vos contraintes peut également être un excellent moyen d’anticiper les obstacles qui se dresseront sur votre parcours éco-citoyen. Si vous n’avez pas beaucoup de temps, vous trouverez sur cacommenceparmoi.org plus de 200 actions très simples qui prennent moins de 10 minutes : coller un « stop pub » sur sa boîte aux lettres (une économie de 40 kg de papier par foyer par an), installer une multiprise pour éteindre sa Wi-Fi et ses appareils électroniques en veille, vider la corbeille de sa boîte e-mail, faire un repas végétarien par semaine, etc.

Si vous avez un budget serré, vous découvrirez des idées pour agir tout en faisant des économies : acheter des vêtements de seconde-main dans les friperies, prendre le vélo pour les trajets courts, partir en vacances en France plutôt que prendre l’avion pour partir à l’étranger, baisser la température de votre chauffage à 19 °C dans les pièces à vivre et à 17 °C dans les chambres…

Enfin, si vous avez envie de drastiquement réduire votre empreinte écologique, de nombreuses solutions s’offrent à vous : devenir végétarien, prendre les transports en commun ou faire du covoiturage sur les trajets domicile-travail, rejoindre un supermarché coopératif, nous avons l’embarras du choix. L’action la plus importante étant, sans doute, de transférer votre argent dans une banque éthique et solidaire. Car les placements financiers émettent énormément de CO2. Le Crédit Coopératif et la Nef sont les deux alternatives les plus vertueuses dans le domaine.

Raconter son changement pour démultiplier son impact

Et si notre impact le plus grand ne se trouvait pas dans nos gestes mais dans nos mots ? Comme le dit la maxime : « seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin » et c’est peut-être ici que réside notre plus grand pouvoir. À nous de proposer un récit positif et concret des transformations éco-citoyennes que nous vivons. À force de vous côtoyer, les gens autour de vous se demanderont forcément quelle est votre potion magique. C’est vrai ça… le fait que vous soyez plus épanoui, plus dynamique finira par éveiller leur curiosité, et là est votre chance.

À vous de jouer et d’occuper l’espace autant que possible avec la forme qui vous correspond le mieux. Chacun doit trouver son format pour raconter sa progression éco-citoyenne de la manière la plus intime, la plus vivante, la plus colorée, la plus ludique possible. Le temps de pause, des repas, des escales à la machine à café́ sont à mettre à profit mais n’hésitez pas à aller plus loin. Lancer votre blog, envoyez une newsletter régulièrement, enregistrez des podcasts, prenez des photos, lancer une association, écrivez un bouquin, dessinez, composez… Bref, soyez inventif et surtout, soyez vous-même, car c’est de l’originalité et de l’inspiration de chacun que nous avons besoin pour occuper l’espace et montrer les variations infinies dans l’incarnation d’un futur joyeux et désirable pour que tout le monde s’y mette par plaisir plutôt que sous la contrainte !

Et nʼoubliez pas… #cavachangeravecnous

L'auteur :  Julien Vidal

Julien est le fondateur du mouvement Ça commence par moi. Aujourd'hui, il continue à accélérer la prise de conscience écocitoyenne partout en France.

Julien est le fondateur du mouvement Ça commence par moi. Aujourd'hui, il continue à accélérer la prise de conscience écocitoyenne partout en France.