Devenir des explorateurs de notre cosmos intérieur
En quelques mots !

Nous avons perdu trop de temps à agir contre le dérèglement climatique

Il est urgent de proposer des objectifs communs pour mobiliser les foules

Nous avons plus à gagner qu’à perdre à changer radicalement nos modes de vie

La course à la Planète Rouge est relancée

Certaines actualités mettent cruellement en perspective l’incapacité de l’humanité à gérer les priorités. Les forêts de Sibérie sont en feu et pendant ce temps, la conquête martienne voit un troisième candidat rejoindre la course. En effet, les Emirats arabes unis (EAU) ont lancé, lundi 20 juillet, une mission d’exploration de Mars, confirmant leur statut de puissance spatiale arabe numéro un et de prétendant à la conquête de la Planète Rouge, rejoignant ainsi les superpuissances états-uniennes et chinoises.

Notre vaisseau spatial, lui est à l’agonie même si les solutions pour inverser la tendance sont connues et que l’opinion publique se soucie de plus en plus de cette grande cause du 21ème siècle. Dès lors, comment imaginer coloniser Mars et ses conditions extrêmes alors que nous avons (encore) la chance de vivre sur la Planète Bleue. Même si la conquête spatiale est un terreau particulièrement propice à unir les peuples dans un grand mythe commun, mettre Mars sur la liste des plans B plausibles pour y établir une colonie humaine semble tout à fait hasardeux…

Exploration spatiale et expérience métaphysique

Bien sûr, certains diront que l’exploration spatiale, plus qu’une conquête, c’est une machine à rêver, à repousser les limites qui fait vibrer notre nature profonde de défricheur. Et si cet appel à nos pulsions ancestrales se comprend, il convient de relever que lever la tête vers les étoiles est au moins autant une posture philosophique qu’une démarche d’explorateur. En contemplant le ciel, c’est notre petitesse qui nous revient, notre fragilité aussi. Un sens de l’infiniment grand qui se retrouve en chacun de nous dès que nous osons ouvrir la porte de notre cosmos intérieur.

Le lien profond entre exploration spatiale et expérience métaphysique est d’ailleurs relativement bien documenté. L’expérience d’Edgar Mitchell, sélectionné comme pilote du module lunaire Antares pour la mission lunaire Apollo 14 est particulièrement éclairante à ce sujet. Mitchell est le sixième homme à poser le pied sur la Lune sur laquelle il séjourne les 5 et 6 février 1971 et à son retour sur Terre, il a fait de nombreuses déclarations des révélations bouleversantes qu’il a eu dans l’espace.

Comme le souligne ce passage de History of the Institute of Noetic Sciences : « Comme physicien, il s’était conforté dans l’habitude de diriger son attention vers le monde objectif “hors-soi”. Mais l’expérience qu’il a connu dans l’espace l’a amené à une hypothèse saisissante : peut-être la réalité est-elle plus complexe, subtile, et inexorablement mystérieuse que ce que la science conventionnelle l’avait conduit à croire. Peut-être une compréhension plus profonde de la conscience (espace intérieur) pourrait ouvrir à une vision plus large de la réalité dans laquelle l’objectif et le subjectif, l’extérieur et l’intérieur, sont considérés comme des aspects co-valents du miracle et du mystère d’être ».

La méditation pour vivre une aventure extraordinaire

Nous qui n’aurons jamais la chance d’observer notre planète perdue dans l’immensité de l’espace, ne désespérons pas. Il existe des moyens d’attendre cet état de perception. Comme le dit l’astrobiologiste Carl Sagan dans sa célèbre série Cosmos, nous sommes tous des « poussières d’étoiles ». En effet, « l’azote dans notre ADN, le calcium de nos dents, le fer dans le sang, le carbone dans nos tartes aux pommes ont été faits à l’intérieur d’étoiles qui se sont effondrées. Nous sommes faits de poussières d’étoiles ».

L’exploration intérieure de notre cosmos intérieur permise par la méditation n’est donc pas à négliger. Au contraire, c’est même un voyage extraordinaire tout en n’ayant besoin d’absolument aucune goutte de kérosène. Pour Marianne Leenart, interviewée dans le cadre du podcast 2030 Glorieuses : « la pratique de la méditation est une pratique révolutionnaire…qui nous rend plus conscients et plus vivants ». Loin d’être austère, la méditation peut aussi permettre d’expérimenter la légèreté et la joie. Afin de systématiser cette pratique, Marianne suggère d’ajouter la méditation au programme scolaire : « Comme on apprend aux enfants à lire et à faire des mathématiques, la méditation doit être enseignée dès l’école primaire pour apprendre à bien vivre avec eux-mêmes et avec leurs proches ». Une véritable hygiène de vie qui doit accompagner l’individu tout au long de son chemin car il s’agit, ni plus ni moins, « d’apprendre à être un être humain ».

Et pour ceux qui n’arriveraient pas à taire ces appels à défricher de nouveaux territoires, plutôt que de viser les étoiles, pourquoi ne pas partir explorer les fonds marins ? Dans ce domaine, nous avons du pain sur la planche car « On considère que la surface des océans cartographiée est de l’ordre de 10 % », confirme Benoît Loubrieu, ingénieur cartographe à l’Ifremer. De quoi assouvir l’instinct d’explorateur de plusieurs générations sans hypothéquer définitivement notre bilan énergétique.

 

L'auteur :  Julien Vidal

Julien est le fondateur du mouvement Ça commence par moi. Aujourd'hui, il continue à accélérer la prise de conscience écocitoyenne partout en France.

Julien est le fondateur du mouvement Ça commence par moi. Aujourd'hui, il continue à accélérer la prise de conscience écocitoyenne partout en France.