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La dégradation de notre environnement vous fait souffrir ?
A l’heure où le climat s’emballe au même titre que les actions éco-citoyennes, un sujet n’est que peu mis en avant : les effets des catastrophes écologiques présentes (et à venir) sur notre bien-être psychique.
Pourtant, une certaine lucidité sur ces enjeux peut s’accompagner :
• de questionnements (où habiter ? Quelles études ou quel travail mener ? Faut-il faire des enfants ?) ;
• d’émotions variées (comme la colère, la tristesse, l’impuissance ou la peur),
• voire d’un vrai retentissement sur la qualité de vie (stress, insomnie, dépression).
Etant-moi-même préoccupée par les bouleversements du monde, et ayant suivi des études mélangeant sciences et « humanités » (je suis médecin), j’ai fini par découvrir le concept d’éco-anxiété (ou de solastalgie pour les initié.e.s !) au travers de mes recherches scientifiques sur les impacts du réchauffement climatique sur notre santé. Cette notion a tout de suite résonné en moi. Je me suis dit que je n’étais sûrement pas la seule à ressentir ces émotions. J’ai donc décidé d’en faire un livre intitulé “L’éco-anxiété, vivre sereinement dans un monde abîmé“.
Une sensibilité au monde qui peut être positive
L’éco-anxiété constitue une sensibilité au monde et n’est en rien une pathologie mentale. Elle ouvre plutôt la voie vers une nouvelle philosophie de vie, plus respectueuse du monde qui nous entoure, et donc des autres et de nous-mêmes. Une fois maîtrisée et apprivoisée, l’éco-anxiété se révèle très positive, notamment en ce qu’elle nous permet de faire des choix en accord avec nos valeurs profondes. Elle se révèle aussi être un formidable levier vers l’action et l’engagement.
Tout l’enjeu est de faire cette éco-anxiété une force et non de se laisser envahir ou inhiber par elle. Pour y parvenir, plusieurs techniques sont accessibles, du lâcher-prise à un engagement personnel, en passant par une reconnexion à la nature, un rapport au temps plus apaisé, un changement d’angle de vie qui passe par un changement d’angle de vue de nos aspirations et de nos désirs ou encore une hiérarchie des combats à mener, afin de ne pas s’épuiser dans l’infinité des actions éco-responsables qui s’offrent à nous.
Prendre conscience de mon éco-anxiété, la nommer, l’apprivoiser et la transformer en moteur (non polluant !) dans ma vie quotidienne m’a permis de trouver une forme d’apaisement et de maintenir mon engagement dans la durée. L’étendue de la tâche est tellement vertigineuse qu’elle dépasse la capacité d’action d’un individu. Accepter nos limites, ne pas nous hyper-responsabiliser, tout en maintenant un engagement sincère dans le temps, tel est, à mon sens, la clé pour une éco-anxiété heureuse.
