Reprendre sa place dans la nature
Originaire d’un milieu urbain, j’ai toujours aspiré à m’installer dans un environnement plus rural. Depuis quelques années je vis dans une maison avec un terrain conséquent à la campagne. J’ai commencé petit à petit à prendre en main ce nouvel environnement en effectuant de petits arrangements plutôt paysagers. Puis j’ai pu acquérir un terrain de près de 300m2 juxtaposé à mon terrain actuel qui était entretenu comme potager par un couple de personnes âgées. J’ai tout de suite sauté sur l’occasion pour y faire mon propre potager. Très attentif à la nature et aux impacts parfois négatifs de la main de l’homme j’ai donc commencé à essayer de mettre en place un potager respectant la biodiversité. J’avais des résultats très incertains et je n’arrivais pas à remettre de la logique dans ma démarche. Mes lectures étaient enrichissantes mais m’ont amené à plus de confusion que de clarté.
Ma vie professionnelle de manager me prenait beaucoup de temps et me pompait littéralement toute mon énergie, et ce de façon assez néfaste. J’ai donc décidé d’arrêter ce travail qui ne me correspondait plus… Et très rapidement je suis tombé sur Terre & Humanisme et leur catalogue de stages (lien disponible à la fin de l’article). Une formation en présentiel, vivante, humaine me paraissait évidente. Etant un lecteur de Pierre Rabhi, j’avais déjà parcouru à plusieurs reprises le site de Terre & Humanisme et c’est ainsi que je me suis donc inscrit pour une formation “Le potager agroécologique”. C’était pour moi le moyen le plus “sûr” d’obtenir des réponses à mes questions.
Une formation riche théoriquement et humainement
Je m’attendais à une formation théorique et pratique sur la potager dans un cadre agréable où il y avait de grandes chances que je retrouve les valeurs auxquelles je crois. Effectivement ces points étaient au rendez-vous. Mais ce n’est finalement pas le plus important. Bien entendu, la qualité des informations qui m’ont été transmises est incontestablement une mine d’or pour moi, les intervenants étaient très pédagogues (Clément, Valo, Bérangère et Gilles) et maitrisaient totalement leurs sujets.
Tout cela suffit à une formation pour qu’elle soit de qualité. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Ce fût une avalanche d’énergie, de bienveillance, d’humilité et de respect qui m’a traversé pendant ces 5 jours passés au Mas de Beaulieu. Les formateurs, tour à tour, ont su m’ouvrir les yeux sur les valeurs de l’agroécologie, l’importance des bonnes pratiques, l’écoute et l’observation de mes propres pratiques et de celles des autres. A aucun moment je ne me suis pas senti à ma place, à aucun moment j’ai eu la sensation de recevoir une leçon ou encore d’être jugé. Enfin on m’apprenait à apprendre. Enfin, on redonnait du sens au temps, à l’observation et au bon sens. Enfin, les informations étaient simples tout en restant pointues.
Le Mas de Beaulieu tout entier a su me mettre dans les meilleures conditions afin de profiter au maximum de cette formation, de l’accueil du matin, au repas extraordinaire de Marie, aux co-animateurs, aux personnes de l’accueil qui passaient toujours avec le sourire… le matériel, les jardins, le lieu tout entier et tout ce qui gravite autour. L’équipe a su créer une vraie cohésion de groupe et m’a permis donc en bonus de rencontrer des personnes formidables. Et enfin, même si cela n’est pas forcement lié à Terre & Humanisme, j’ai eu la chance de découvrir l’Oasis de Sebet où j’étais logé, avec leurs hôtes exceptionnels Karine et Cédric qui ont indirectement participé à ajouter de la valeur à votre formation.
Un apprentissage mis en pratique immédiatement
Dès mon retour j’ai décidé de tout reprendre à zéro dans mon potager, en effet la première leçon que j’ai retenue de ma formation est que la patience est de rigueur pour commencer à obtenir le meilleur de la terre. Alors j’ai appliqué les méthodes apprises lors de la formation. Je n’ai rien planté, rien du tout. Je me suis juste occupé de ma terre afin de lui redonner de la vie. Aujourd’hui après 6 mois je n’ai toujours rien planté. Les semis commencent à prendre vie et j’ai découvert une terre tendre, où ma main rentre sans difficulté (du moins sur les quelques premiers centimètres), remplie de vie et qui sent bon. Je vais me lancer dans le mois qui arrive dans la méthode des “patates carton” afin de continuer à prendre soin de ma terre restante.
J’ai aujourd’hui l’impression de faire des choses qui ont du sens pour moi et même si, bien entendu, je suis très loin d’une maitrise totale (qui n’arrivera peut-être jamais!), je n’ai plus cette sensation d’être perdu et de ne pas savoir quoi faire. Je relis souvent mes notes prises pendant la formation et je prends parfois le temps d’observer mon jardin, afin de prendre des décisions simples… car l’observation est le fondement de toute bonne pratique au jardin.
Crédit Photo : Patrick Lazic