Retrouver le goût de ne rien faire
Avons-nous oublié comment nous ennuyer ? Même si le sujet peut paraitre un peu obscur pour certains, j’y suis particulièrement sensible car c’est une question que je me suis souvent posé. D’ailleurs, c’est une question qui me hante en ce moment puisque l’entrée dans la vie d’adulte professionnel qui vit dans une grande ville est pour moi particulièrement désarçonnante.
C’est vrai que, jusqu’à présent, la vie à 100 à l’heure de mes missions ONG me paraissait acceptable du fait de leurs caractères extraordinaires et ponctuels. De plus, à part le boulot et les voyages de temps en temps, j’avais sans doute moins de sollicitations de mon entourage puisque j’étais à l’autre bout de la planète, ce qui me permettait de profiter de quelques temps morts. Mais, à Paris, depuis quelques mois, je dois avouer que c’est un peu la course. Il y a les copains et la famille que je veux voir au maximum, le cinéma, les spectacles, les conférences, les restos, bref…autant de raisons de ne pas s’ennuyer qui font que je n’ai pas l’impression de vraiment pouvoir me poser.
Le plus est l’ennemi du mieux
Tout va très vite et il est assez facile de tomber dans la routine métro-boulot-sorties-dodo que connait bien la jeunesse des grandes villes. Mais du coup, pourquoi ce sentiment de courir après le temps m’habite ? Pourquoi, si je fais autant de choses (et depuis le lancement du projet “Ça Commence Par Moi” je vous raconte pas) je n’ai pourtant pas l’impression de vraiment profiter à fond de chaque instant ?
Je crois vraiment que nous avons perdu l’habitude de nous ennuyer. Le matin, je me réveille, je regarde mon téléphone, pareil dans le métro ou quand j’ai une pause au boulot. Puis il y a toujours une série, une film, un documentaire à regarder à la maison, des mails auxquels il faut répondre et enfin, le téléphone à nouveau avant de se coucher !
Je ne dis pas qu’il ne faut rien faire mais que je crois que, parfois, le plus est l’ennemi du mieux et je me force, ces dernières semaines, à profiter de quelques minutes d’inactivités par-ci par-là pour ne rien faire ou encore mieux, prendre le temps de flâner, de parler aux gens de tout et de rien ou de regarder les arbres. Il y a même des études qui montrent que s’ennuyer est à la fois bon pour la créativité et pour le morale (à petite dose) et que cela nous pousserait à faire des choses importantes (comme se reconnecter avec les gens par exemple). En espérant que j’arriverais à mieux m’organiser dans les prochains mois pour faire que ces moments soient de moins en moins espacés.