Une vingtaine de Lionel Messi
Tout le monde connait Jérôme Kerviel mais est-ce que les gens connaissent vraiment les détails de la fameuse “affaire Kerviel” ? En effet, en 2008, le scandale éclatait au sein de la Société Général qui, en pleine crise des subprimes, admettait avoir perdu 4,9 milliards de dollars sur les marchés financiers. Et qu’en fait, ce n’était dû qu’à un seul homme: Jérôme Kerviel, un trader de la banque d’une trentaine d’années. 4,9 milliards…ça en fait de l’argent quand même. C’est même tellement d’argent qu’on arrive pas vraiment à s’imaginer ce que ça représente: 57 Airbus A320, une vingtaine de Lionel Messi, ou encore 355 072 années de SMIC net.
Et du coup, forcément, l’histoire étant tout a fait exceptionnel, un film a été fait pour raconter de l’intérieur ce qui s’est passé dans la banque. D’autant, qu’au départ de l’affaire, la Société Générale disait ne pas du tout être au courant des petites affaires du trader qui misait très gros sur les marchés sans en informer la hiérarchie. 6 ans plus tard, en 2014, Jérôme Kerviel est finalement condamné à payer 1 millions d’euros de dommages et à cinq ans de prison.
Ce qui coince par contre c’est que la culpabilité de la Société Générale est remise en cause encore en 2016. Ce qui est d’autant plus important que si c’est avéré, la banque pourrait rembourser à l’État les des 2,2 milliards d’euros de déduction fiscale accordée à l’époque de la fraude.
Privatiser les gains et nationaliser les pertes
Moi, ces chiffres me donnent le tournis, et même si un film est un film et que la vérité n’y a pas toute sa place, je reste absolument choqué par ce milieu où l’argent appelle l’argent ! Où les décisions peuvent faire gagner ou perdre en quelques secondes, des millions, voire des milliards d’euros. Car à la fin, ce sont les contribuables qui ont dû mettre la main à la poche pour éponger cette ristourne accordée à la Société Générale.
L’Outsider à le mérite de m’avoir mis sous les yeux les risques inconsidérés que prennent les banques mais surtout à quel point notre système économique leur donne carte blanche pour créer des “valeurs” à partir de rien. Est-ce que c’est vraiment ce monde que je veux défendre ? Ai-je un autre choix concret qui me permettrait de valoriser une société plus juste grâce à des banques éthiques et solidaires ?
Ce qui est sûr c’est que ce film et les documentaires que j’ai regardé à ce sujet (en plus de l’excellent documentaire L’urgence de ralentir dont je parlais en octobre) m’ont permis de me rendre compte que je ne veux plus d’un système où l’argent peux faire de l’argent.